À quel âge devrais-je m’inquiéter si mon enfant ne marche pas ? Conseils et signes à surveiller

19 août 2025

L’enfant qui ne marche pas à 18 mois n’est pas forcément un cas d’école. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : 4 % des tout-petits, en parfaite santé, se décident à marcher après ce cap sans que rien d’anormal ne soit détecté à leur développement. Certains préféreront manipuler, parler, grimper, se déplacer accroupis ou sur les fesses, chaque trajectoire a ses priorités. Si la marche tarde, il s’agit moins d’un drapeau rouge immédiat que d’un appel à surveiller le reste du développement. À la moindre suspicion d’autre acquisition qui stagne ou régresse, une visite médicale s’impose pour écarter un souci d’ordre neurologique, orthopédique ou sensoriel.

Les grandes étapes de l’apprentissage de la marche chez l’enfant

Avant de voir son enfant faire ses premiers pas, chaque parent assiste à une série de progrès moteurs, tous consignés dans le carnet de santé. Tout commence par une nuque qui se raffermit : la maîtrise de la tête est la première victoire, témoin d’une musculature en plein éveil. Entre six et neuf mois, c’est l’assise qui s’installe : le bébé s’assoit seul, renforce son dos, affine son équilibre. Cette maîtrise du tronc ouvre la voie à la mobilité.

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Puis, vers sept à dix mois, certains bébés optent pour le rampement. Ils avancent ventre au sol, se tractant à la force des bras et des jambes. D’autres, sans passer par cette phase, enchaînent directement. Arrive ensuite, généralement entre neuf et douze mois, le quatre pattes : bras et jambes s’accordent au rythme de l’exploration. Chaque enfant écrit sa propre partition, tributaire de la maturité de son système nerveux central.

Vient enfin l’étape tant attendue : la marche autonome, qui pointe entre dix et dix-huit mois. L’enfant se redresse, teste, tombe, recommence. Certains avancent vite, d’autres peaufinent leur équilibre plus longuement. Ce cheminement reste unique à chacun, reflet d’une construction psychomotrice complexe où chaque apprentissage pave la route du suivant.

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À quel âge la marche apparaît-elle généralement ?

La marche, c’est le symbole de la conquête de l’autonomie. Mais il n’existe pas d’horloge universelle : la plupart des enfants font leurs premiers pas quelque part entre dix et dix-huit mois. Certains se lancent tôt, dès dix ou onze mois, tandis que d’autres, plus observateurs ou prudents, attendront seize mois ou davantage. Cette diversité est la norme : le rythme individuel prime, influencé par la maturation du cerveau, l’expérience sensorielle, la confiance accordée à l’environnement.

Le carnet de santé sert de boussole pour repérer les étapes : la station assise autonome apparaît entre six et neuf mois, le rampement (lorsqu’il existe) entre sept et dix mois, le quatre pattes entre neuf et douze mois. La marche, quant à elle, s’inscrit dans la continuité de ces progrès, mais leur ordre n’est pas gravé dans le marbre. Certains enfants sautent une étape, d’autres les expérimentent toutes.

Voici un récapitulatif des principaux repères chronologiques pour suivre ce cheminement :

  • Station assise : 6 à 9 mois
  • Rampement : 7 à 10 mois
  • Quatre pattes : 9 à 12 mois
  • Marche autonome : 10 à 18 mois

Le développement psychomoteur ne tolère pas l’uniformité. Quelques mois d’écart n’ont rien d’alarmant à eux seuls. Ce qui compte, c’est la dynamique d’ensemble : l’enfant cherche-t-il à bouger, à expérimenter, à explorer, même différemment ? Le carnet de santé, jalonné d’âges-clefs et d’indicateurs à surveiller, aide à garder le cap.

Retard de marche : quels signes doivent alerter les parents ?

Si la marche tarde à s’installer après dix-huit mois, il est temps de redoubler d’attention. Certains enfants avancent à leur propre rythme, mais une absence complète de marche autonome au-delà de cet âge doit inciter à observer de près l’ensemble du développement moteur. Un enfant qui ne tient pas debout, qui ne cherche pas à se déplacer, même autrement, ou qui perd des compétences déjà acquises, mérite un suivi spécifique.

Ce n’est pas tout : certains signaux, parfois subtils, parfois plus évidents, doivent aussi retenir l’attention. Une utilisation asymétrique des bras ou des jambes, une raideur ou au contraire un relâchement musculaire prononcé peuvent évoquer un trouble moteur ou neurologique. Ajoutez à cela des difficultés pour manger, des pleurs inhabituels, un manque d’intérêt pour le monde qui l’entoure, ou l’absence de gestes exploratoires : autant d’indices à considérer.

Voici les principaux signes à surveiller pour réagir rapidement :

  • Marche absente après 18 mois
  • Perte de compétences motrices déjà acquises
  • Raideur excessive ou relâchement marqué des membres
  • Désintérêt manifeste pour l’exploration de l’environnement
  • Autres signaux : troubles de l’alimentation, pleurs fréquents

Bien souvent, ces retards sont liés à une maturation motrice un peu plus lente ou à un déficit passager de stimulation. Mais dans certains cas, il faut solliciter un professionnel. Le carnet de santé demeure un allié précieux pour vérifier le respect des étapes et anticiper, si besoin, une prise en charge.

bébé marche

Quand et pourquoi consulter un professionnel de santé ?

Dès qu’un enfant ne marche pas à dix-huit mois ou qu’il n’a pas rampé à douze mois, la consultation chez le pédiatre devient incontournable. Ce dernier va évaluer non seulement la marche, mais aussi la posture, la motricité globale, le tonus, les appuis, et traquer d’autres éventuels signaux (comme des troubles alimentaires ou une absence d’exploration).

Dans certains cas, le pédiatre oriente vers un kinésithérapeute spécialisé en pédiatrie, ou sollicite un centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP). Une attention particulière est portée aux enfants ayant vécu un choc crânien, une maladie récente ou ayant des antécédents familiaux de troubles du développement. Si des retards moteurs s’accompagnent de difficultés dans le langage ou la socialisation, la prudence s’impose d’autant plus.

Le carnet de santé fournit des repères précis : il permet de détecter les écarts, de réagir sans attendre et d’organiser un bilan si nécessaire. Les équipes de la protection maternelle et infantile (PMI) sont aussi là pour écouter, orienter et conseiller les familles.

Voici dans quels cas il ne faut pas hésiter à demander un avis médical :

  • Marche absente après 18 mois
  • Pas de rampement à 12 mois
  • Perte de compétences motrices déjà installées
  • Signes associés : troubles alimentaires ou comportementaux

Un accompagnement précoce, basé sur un bilan moteur adapté, permet de mieux comprendre la cause du retard et d’envisager une prise en charge sur mesure. Parfois, quelques séances suffisent à relancer le processus. D’autres fois, il faudra du temps et de la patience. Mais chaque parcours, unique, mérite d’être éclairé et accompagné, pour qu’un jour, l’enfant se lance, enfin, vers ses premiers pas.

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